Espèces à statut

Espèces bénéficiant d'un statut règlementaire présentes en Limousin

Osmoderma eremita

Statut règlementaire

Arrêté du 23 avril 2007 : Article 2. / Convention de Berne : Annexe II. / Directive Habitats-Faune-Flore : Annexes II et IV.


Biologie - écologie

Les larves se trouvent dans de grosses cavités d’arbres âgés contenant un certain volume de terreau. Il semble, d’après la bibliographie (Luce, 1995), que le volume de terreau disponible soit un des facteurs limitants de l’installation de cette espèce. Le Pique-Prune est une Cétoine appartenant au cortège des insectes inféodés aux cavités les plus anciennes. Les essences d’arbres fréquentées par Osmoderma eremita sont très différentes : Quercus, Castaneus, Fraxinus, Salix, Prunus, Malus... Une seule mention, issue de la bibliographie indique Osmoderma eremita sur un conifère : Taxus baccata. Les cavités abritant Osmoderma eremita contiennent généralement des larves de différents stades, des coques nymphales et des adultes. Cela indique que lorsque cet insecte a trouvé une cavité favorable, il l’exploite jusqu'à son terme, jusqu'à ce que les quantités de terreau ne suffisent plus à l’alimentation des larves. Les larves du dernier stade vont construire, au cœur du terreau de la cavité, une coque à l’aide de sécrétions qui se solidifient en incluant divers matériaux présents dans le substrat. Elles restent dans cette coque jusqu’au printemps suivant où elles se nymphosent. Ce n’est qu’à la fin de l’été que les adultes émergeront. Ils resteront dans la cavité si les conditions le permettent (volume de terreau disponible) ou bien ils quitteront l'arbre à la recherche d’un autre plus favorable. Le Pique-Prune est à rechercher dans les vieilles futaies, mais aussi dans les vieux vergers de plein vents, dans les gros arbres isolés présents dans les haies. Il se rencontre aussi dans les arbres âgés d’alignement des villes, des jardins et des parcs. Ces derniers constituent des habitats très favorables qui, malheureusement, font l’objet d’élimination systématique pour des raisons de sécurité.


Répartition

L’espèce a quasiment disparu de l’Europe du Nord. Elle est encore présente dans une bonne partie de la France et de l’Europe du Sud. Elle est inconnue des îles Britanniques et de l’Irlande. En France, elle est considérée comme étant fortement en déclin et très vulnérable. En Limousin, cette espèce est connue d'une petite vingtaine de localités.


Mesures conservatoires

Le maintien d’arbres âgés arbre à O. eremita présentant des cavités et autres sites favorables pour la ponte reste indispensable. Cela est valable aussi bien en forêt qu’en zone bocagère. Les gros arbres présents dans les haies du système bocager sont des réservoirs d’une grande importance pour cette espèce. Une attention toute particulière devra être apportée au maintien des gros arbres des haies, ce qui favorisera la pérennité de cet habitat. Autrement dit, éviter la disparition des haies et de leurs gros arbres en pensant, dès à présent, au remplacement des arbres les plus dépérissants par d’autres de même essence, pour assurer une rotation des habitats potentiels. En forêt, le maintien de quelques arbres au delà de l’âge d’exploitation (150 à 200 ans) permet la préservation des habitats favorables à cette espèce. Des îlots de vieillissement peuvent être également envisagés, à l’échelle d’un massif sur des surfaces pouvant aller de 5 à 10 % du massif. Les secteurs les plus âgés pourront servir de guide pour réaliser des îlots de vieillissement.